Coupable ou responsable?
Voila un sujet qui me tient particulièrement à cœur...
Il n'y a rien de plus désoeuvrant que la culpabilité inaboutie.
Elle erre dans les recoins émotionnels et psychiques de l'être comme un petit mort dans l'œuf, empestant toute la maison sans qu'on ne puisse rien faire ni pour rafraichir l'atmosphère ni
pour s'immuniser contre cette sensation pestilentielle. Pourtant comme toutes les douleurs, comme toutes les manifestations du physiologique et du psychique, elle a du sens, et surtout : ELLE A UN BUT.
D'ailleurs, si on parvient à orienter cette émotion pour le moins sclérosante, s'ouvre alors à nous tout un monde de transformation et d'utilités possibles pour chacun de nos affects.
Elle est un signal, la lancinante sensation du clou planté dans le pied. Rien ne sert d'y mettre une chaussette, de forcer la dignité dans la démarche. La douleur restera fichée, là, à l'endroit précis ou la pointe est enfoncée. Et cette douleur n'est ni la manifestation d'un état initial naturel, ni la conséquence éternelle d'un mal issu de notre existence, elle est juste un signal, une alarme, la sonnerie retentissante avertissant du début d'un événement:
La responsabilisation.
Peu importe finalement la gravité de la source, qui est bien souvent aux antipodes de ce que nous aurions imaginé.
Nous vivons dans une société prônant la déculpabilisation à tout prix.
Une analgésie puissante contre un mal se propageant inexorablement. Cela va de pair avec le nombre de valeurs contre-lumineuses auxquelles nous nous soumettons quotidiennement, auxquelles nous sommes endoctrinés ,aux quelles nous édifions des temples plus grands chaque fois pour étouffer la sclérose dont nous nous affligeons la charge. Je pense à l'hyper-consommation, l'industrialisation massive, la dénaturalisation des modes de vie primaires( alimentaires, sociaux, sexuels etc.). Notre façon de "dresser" nos enfants à l'éducation fast-food, fast- healt, fast-beauty, fast-love, fast- power... nos addictions, nos masques, nos chaines...
Je pense à nos allants de soit programmés:
" je n'ai pas le choix" " je dois travailler" " je dois maigrir" " je dois faire de la pâte a sel avec mon fils , ma bataille" je dois manger un yaourt pour le calcium , je dois dormir à 22H, je dois être belle , beau, gentil, narcissique , raisonnablement cultivé mais pas trop pour ne pas sombrer dans l'extrémisme... bref, je dois être un parfait mouton qui revendique mensongèrement son individualité de loup sauvage .
Et surgit dans cet embarras civilisationnel: la Culpabilité.
Une maladie, parfois gravissime, un échec, un divorce, un licenciement, un proche qui passe l'arme a gauche pendant qu'on était a Euro-Disney... une obésité morbide, un syndrome handicapant sans déclencheur apparent... une dépression , toute moche, toute simple. Oui, nous sommes à la source de TOUT ce qui nous impacte, d'une façon ou d'une autre. Oui, d'autres on fait autrement avec les mêmes problématiques et s'en sont sortis haut la main, oui, nous aurions pu nous épargner, nous aurions pu épargner l'autre, nous avons complétement capoté!
Les plus récalcitrants d'entre nous se targueront de déclarer que certaines victimes de maladie graves n'y sont strictement pour rien, que nous ne contrôlons pas tous les événements extérieurs, qu'un accident, qu'un malheur peuvent parfois échapper à notre vigilance. Oui.
C'est en cela que la responsabilité se démarque de la toute- puissance.
Être responsable, c'est déjà beaucoup, c'est déjà très lourd!
Et c'est aussi de cette frontière délicate entre la toute puissance et la responsabilité que certaines dérives autoproclamées " quantiques" font naitre pléthores d'éveillés a la petite semaine qui se persuadent contrôler l'univers en se libérant des places de parking par le truchement de leur volonté loggotique. Ou quand la spiritualité décomplexée devient un fourre-tout à la solde de l'égotisme ambiant...
Bref...
Soit on accepte le principe de responsabilité , (qui résolument ne demande pas nécessairement d'avoir passé maths SPé pour en saisir l'essence), soit on continue à prendre ses cachets contre l'hypertension et geignant que la vie est cruelle et que décidément, nous n'avons vraiment pas de chance.
Quoi qu'il en soit : Guérir, Grandir et Évoluer nécessite de faire des choix. Ces choix demandant un courage singulier et une capacité de remise en question profonde ET sincère, personne ne vous en voudra si votre processus est long, périlleux et parfois suspendu ( nous sommes des primates avancés, pas des demi dieux). La tradition bouddhiste permet plusieurs vies à ses adeptes afin qu'ils puissent accomplir ce tour de force, ne vous rendez donc pas malade si vous n'y parvenez pas en trois jours ... toutefois, compte tenu que le temps comme l'espace sont une absolue illusion, il est également tout à fait inutile de se désespérer en projetant cette tache comme lointaine, impossible et inatteignable. Puisqu'à l'image de la larve enfermée dans la chrysalide, des lors qu'elle s'enveloppe de soie et qu'elle ferme les yeux au début de sa métamorphose, ,elle est déjà papillon.
Quelques valeurs à ne pas perdre de vue dans le processus de révolution de vie:
- Attention de pouvoir toujours remettre en question l'état dans lequel on se trouve, si cela est impossible ou douloureux, c'est qu'il y a un problème: auto-illusion, sclérose, conformisme, délégation morbide etc.
- Différencier: Juger et Analyser objectivement, l'un tranche, l'autre ouvre de possibles évolutions
- Être patient envers soi sans être abusivement permissif
-Ne pas se disperser dans de multiples métamorphoses. Une étape à la fois! Consciencieuse, profonde et consciente pour conduire la réalisation.
-Accepter le changement... et oui, même dans les sphères que nous n'avions pas envisagées. Toute révolution comprend des changements que nous n'avions pas calculé et qui s'accordent à notre nouvel état ou à notre objectif en construction.
- Se féliciter et s'encourager dans ce processus. Personne ne le fera pour vous, du moins plus au delà d'une certaine limite, celle ou les codes se transforment et déstabilisent tout notre petit monde ordonné. Vos soutiens des débuts peuvent vous lâcher , sans être nécessairement très confortable cela est malgré tout plutôt de bon augure. D'autres apparaissent inopinément sur votre chemin... Prenez la nouveauté comme bâton de marche!
Pourquoi cet article peut sembler hermétique à certains d'entre vous?
Parce-que. ^^
Et l'hypnose dans tout ça?
Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos bouquetins:
Quelque soit le motif d'un processus de responsabilisation, quelque soit les origines de la culpabilité, la route est semée d'embuches. Certains trouvent le chemin facilement, d'autres s'épuisent dans cette quête et on parfois l'impression de tourner en rond, de se battre contre des moulins à vent... et pourtant nous disposons TOUS de ressources plus ou moins enfouies pour nous permettre de dépasser certains obstacles, pour nous permettre de potentialiser des des forces , des moteurs , des mécanismes de régénération, de récupération et de réparation.
Tous , oui!
Et l'hypnose est un moyen fantastique pour se saisir de nos clefs enfouies par l'exploration et le réveil de facultés inconscientes, juste là , à portée de sensation et de mots...
Il n'y a que des solutions.
Note : Ce sujet mérite et m'inspire davantage encore que ce qu'il est permis d'exprimer dans un simple article informatif, je m'attèle donc à l'écriture d'un ouvrage complet entièrement dédié à ce sujet. A venir... pour plus d'infos, n'hésitez pas à me contacter.
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